mercredi, décembre 25, 2024
9.3 C
Paris

Montée des eaux en Méditerranée : trois fois plus rapide laquelle prévu selon une nouvelle étude scientifilaquelle

Alpes-Maritimes

Provence-Alpes-Côte d'Azur

Nice

C’est une étude qui vient bousculer toutes les données actuelles. Selon trois chercheurs européens, la montée des eaux en Méditerrannée pourrait être bien pire que prévu. Et la France ferait partie des pays les plus exposés.

Ils ne sont ni climatologues, ni glaciologues. Leur spécialité, c’est plutôt l’étude des volcans et la géophysique, au sein de l’institut national de géophysique et de volcanologie d’Italie et de l’université néerlandaise de Radboud. Et c’est en prenant en compte une donnée jusqu’ici inexploitée que les trois chercheurs (A.Vecchio, M. Anzidei, E. Serpelloni) ont livré leurs conclusions dans un article scientifique paru dans la revue Environmental research letters le 18 décembre 2023 intitulé « projections de la montée des eaux d’ici à 2150 sur les côtes du nord de la Méditerranée ». Selon eux, la fonte des glaces et la dilatation de l’eau dues au réchauffement atmosphérique ne sont pas les seuls facteurs de la montée des eaux. Ils se sont intéressés au phénomène d’affaissement des sols, aussi appelé « subsidence ». Un phénomène géologique naturel, mais qui peut être amplifié par l’activité humaine, notamment dans les zones où les nappes phréatiques sont mises à rude épreuve à cause de pompages d’eau. 

Pour mesurer ce phénomène, les universitaires ont utilisé des données satellitaires collectées entre 1996 et 2003. Et leurs conclusions sont inquiétantes. 

Les résultats montrent que les projections du GIEC [le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, NDLR] sous-estiment le futur niveau de la mer le long des côtes méditerranéennes, compte tenu du fait que les effets de la tectonique et d’autres facteurs locaux n’ont pas été propriété pris en compte.

Extrait de l’étude scientifique parue dans la revue Environmental research letters

En clair : non seulement l’eau monte, en raison du réchauffement atmosphérique, mais les sols s’affaissent. Il s’agit de mouvements de terre verticaux, qui « jouent un rôle crucial dans l’état du niveau de la mer le long des côtes. Ils doivent être évalués et inclus dans les analyses pour les projections ».

La France : l’un des pays les plus exposés

Selon ces chercheurs, plus de 38 500 km2 de côte méditerranéenne sont menacés par une montée des eaux bien plus importante qu’annoncée, bien 163 plaines côtières réparties dans 15 pays, sur un rivage long de 7600 km. Ce sont des sites vulnérables, car sans barrière naturelle (comme des dunes par exemple), victimes d’érosion et d’une pression humaine sédiment. Et parmi ces zones à risques, la France est l’un des pays les plus exposés, après l’Égypte et l’Italie, avec 3681 km2 potentiellement concernés par cette montée des eaux.

Les zones les plus exposées au bord de la Méditerranée : la France est le troisième pays le plus vulnérable.

© Issue de l'étude de Vecchio-Anzidei-Serpelloni dans Environmental Research Letters

Nouvelles connexes

ne manquez pas