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VIDEO. « Une vingtaine de départs de feu en deux mois, c’est criminel », l’enquête sur les causes de l’incendie débute à Argelès-sur-Mer

Perpignan

Pyrénées-Orientales

Occitanie

Comment déterminer l’origine d’un feu et les éventuels responsables ? C’est le travail de la cellule de recherche des causes et circonstances des incendies et des gendarmes. Cette unité d’enquête spécialisée était à Saint-André, dans les Pyrénées-Orientales, ce mercredi, pour « autopsier » le feu qui a brûlé 500 hectares ce 14 août 2023.

C’est l’un des feux les plus importants de l’été en Occitanie. 500 hectares de végétation brûlés entre Saint-André, Argelès-sur-Mer et Sorède. Un camping a été dévasté par les flammes et 30 maisons impactées, dont huit détruites dans l’incendie. Plus de 650 pompiers étaient mobilisés, sans compter les bombardiers d’eau de la Sécurité civile et 3 000 personnes, surtout des vacanciers, ont dû être évacuées par précaution dans la soirée de lundi.

Heureusement, aucune victime à déplorer, mais 19 pompiers ont tout de même été atteints par les fumées et un hospitalisé pour une chute grave.

Le procureur ouvre une information judiciaire

Ce mercredi, l’enquête de gendarmerie a débuté à la demande du Parquet de Perpignan pour comprendre l’origine du feu, les circonstances et l’enchaînement des faits.

Le cadre de l’ouverture de l’enquête est celui de destruction volontaire par incendie de bois, forêts, landes, avec la circonstance aggravante que les faits ont entraîné une ITT supérieure à huit jours sur un pompier.

Jean-David Cavaillé, procureur de la République à Perpignan

Des témoins ont été entendus et une équipe de la RCCI, la cellule de recherche des causes et circonstances des incendies était sur place.

20 départs de feu en deux mois

Pas de foudre lundi au-dessus de la côte Vermeille, mais beaucoup de vent et une forte sécheresse, alors les enquêteurs, comme le maire, suspectent une cause humaine voire criminelle.

De toute façon, les statistiques sont là. 95% des feux sont d’origine humaine et un peu moins de la moitié d’entre eux sont des actes volontaires, donc criminels.

Tous ces départs de feu, une vingtaine sur le secteur, depuis deux mois, sont dus à une seule et même personne, très certainement.

Antoine Parra, maire d’Argelès-sur-Mer

Ce mercredi matin, la cellule de recherches des causes de l’incendie était sur le terrain, pompiers gendarmes et agents de l’Office des forêts. Leur première mission, tenter de remonter au point de départ du feu pour, peut-être, y trouver des indices.

Photos, prélèvements de terre, utilisation d’un drone, balisage du site, tout est bon. Mais la mission compliquée ici car les vents forts étaient très changeants lundi soir.

Les feuilles sont pétrifiées d’une certaine façon, donc on a eu des vents tourbillonnants. Et c’est compliqué car dans ce cas, les traces vont à l’encontre les unes des autres. Mais on va remonter à la source.

Romain Pénot, investigateur de terrain à l’ONF

L’enquête a été confiée à la brigade de gendarmerie de recherche de Céret. Des gendarmes qui examineront aussi les images de vidéosurveillance de la zone et qui ont commencé cet après-midi à recevoir les premiers témoins. Il y aura sans doute des dizaines d’audition.

« On doit retracer le film de cette journée, tous les témoignages doivent être pris en compte et assemblés. C’est chronophage et compliqué car il y a beaucoup d’informations mais il faut le faire » explique l’adjudant Stéphan de la Brigade de recherche de Céret.

Les enquêtes sur les incendies sont souvent longues et difficiles. En juin dernier, un homme a été mis en examen et écroué pour l’incendie volontaire d’Opoul, qui avait détruit 1.000 hectares un an plus tôt.

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