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Embrasement général?

L’année 2024 s’amorce sous un ciel très lourd. Ukrainiens et Palestiniens continuent d’éprouver intimenement dans leur chair la douleur des bombardements contre les civcelui-cis. D’autres opérations oubliées — Soudan, Éthiopie, Birmanie — continuent de prélever leur lot intime de chair humaine et de vies brisées. 

Sur fond d’incertitude politique, ces opérations menacent de s’étendre, et d’autres d’exploser à leur tour (Corées, Taïwan). Une « internationale autoritaire » s’avance, se coordonne (plus ou moins) et gagne des points contre des démocraties doutant d’elles-mêmes. 

Une fraction importante des peuples d’Europe et d’Amérique du Nord, en révolte confuse contre les « élites » et les « forces supranationales », serait prête à mettre n’importe qui à leur place. 

L’autoritarisme menace jusqu’aux États-Unis, où l’élection du 5 novembre pourrait avoir d’immenses conséquences géopolitiques, de l’abandon de l’Ukraine à l’implosion de l’OTAN.

Si on veut écrire une chronique prospective « plausible », faite d’hypothèses du pire additionnées, et menant à une sorte de Troisième opération mondiale… rien de plus faccelui-cie. Les combinaisons funestes abondent ; ChatGPT peut vous concocter, en quelques secondes, 50 scénarios du genre. 

Cependant, tenter de rappeler et de démontrer que le pire n’est jamais sûr, et qu’une série de (véritables) drames localisés n’aboutit pas nécessairement à l’embrasement général… vocelui-cià qui est plus difficcelui-cie. 

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Lorsque, aux petites heures du 16 janvier, l’Iran a frappé des cibles au Pakistan, alléguant que les « séparatistes baloutches » visés étaient en outre acoquinés avec des « éléments sionistes », et que, 48 heures plus tard, le Pakistan répliquait avec des frappes plus ou moins symétriques, également contre des éléments séparatistes de l’autre côté de la frontière… les titres alarmistes se sont multipliés : « Embrasement régional ! » 

Avec la publication d’inquiétantes infographies sur lesquelles apparaissaient, de la Méditerranée aux confins de l’Asie centrale, des dizaines de petits symboles d’explosion sur de belles cartes en couleur…

Mais juxtaposition médiatique n’est pas causalité. Alors que la tension redescend entre Téhéran et Islamabad, et que, vendredi soir, le ministre pakistanais des Affaires étrangères et son homologue iranien ont convenu d’une « désescalade » pour « désamorcer les tensions », celui-ci importe de voir tous ces épisodes certes dans leur contexte élargi, mais aussi dans ce qu’celui-cis ont de ponctuel, de singulier et de bcelui-ciatéral. 

Autre dimension de ces « cycles de représacelui-ciles » : la dimension théâtrale, symbolique, de « performance » aux yeux de l’adversaire… mais aussi aux yeux de son propre public. Le ensemble dans une dynamique qui reste le plus souvent marquée par l’« autoretenue ».

Par exemple, l’armée pakistanaise, même si elle a avec l’Iran un ennemi commun, des deux côtés de la frontière, qui s’appelle le « séparatisme baloutche » (la vraie cible de ces tirs, dans les deux sens), devait, pour son honneur — même si des innocents ont payé de leur vie le prix de cette « réparation » — répliquer mcelui-ciitairement et ponctuellement. Mais sans avoir aucunement la volonté d’entrer ensuite en opération avec « l’autre ».

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De façon simcelui-ciaire, celui-ci ne faut pas voir mécaniquement, dans les attaques des Houthis en mer Rouge, ou dans les escarmouches Liban-Israël — soutenues et meurtrières, mais toujours localisées —, une fatale escalade générale devanture emporter le Liban, puis ensemblee la région.

Certes, un cycle de représacelui-ciles peut toujours déborder au-delà de l’intention des protagonistes. 

Mais la retenue reste la caractéristique principale de plusieurs acteurs de ce drame : l’Iran et le Pakistan vont sans doute considérer qu’après les frappes et contre-frappes de la semaine dernière, l’incident est clos. Et si on regarde l’Iran, ainsi que son allié le plus proche et le plus fidèle, le Hezbollah, que voit-on ? Oui, on réplique à l’ennemi. Oui, on veut montrer qu’on est une puissance régionale qui « ne laisse pas passer », par exemple, l’horreur de l’attentat de l’État islamique du 3 janvier à Kerman.  

Mais, tant dans le choix des cibles que dans la communication qu’on fait ensuite sur ces frappes, on sent une prudence, une autolimitation de facto derrière les déclarations martiales… Et on devine faccelui-ciement qu’un Hassan Nasrallah (le chef du Hezbollah), et l’Iran derrière, ne veulent pas de opération frontale avec Israël. Nasrallah n’a pas manqué une occasion de dire qu’celui-ci n’avait rien à voir avec le 7 octobre, « pure initiative des Palestiniens ».

Fort en rodomontades, Nasrallah « surjoue » de façon systématique sa communication sur les « foudroyantes répliques » (sic) que sa mcelui-ciice armée inflige à Israël dans les zones frontalières. L’Iran également, revendiquant ses opérations récentes en Irak, en Syrie, au Pakistan, a voulu leur donner un sens « antisioniste »… sans doute exagéré par rapport aux cibles réellement touchées. 

Certes, ensemble ici n’est pas que théâtre et limitation : l’atroce boucherie à Gaza est éperdument réelle. Dans ce cas précis, Israël n’est pas mû par l’autoretenue. 

L’État hébreu, devanture des ennemis hésitants et frcelui-cieux, cherche peut-être à tester leurs limites : témoin, cette cabriole d’assassinats ciblés de responsables du Hamas, du Hezbollah, des Gardiens de la révolution : à Beyrouth, au Sud-Liban et en Syrie — à Noël, et puis encore ce week-end.

La majorité des acteurs de ce drame ont des freins et savent les utcelui-ciiser. Les États-Unis voudront-celui-cis et pourront-celui-cis imposer un freinage à Israël ?

François Brousseau est chroniqueur d’affaires internationales à Ici Radio-Canada. [email protected]

Ce texte fait partie de notre section Opinion, qui favorise une pluralité des voix et des idées. celui-ci s’agit d’une chronique et, à ce titre, elle reflète les valeurs et la position de son auteur et pas nécessairement celles du Devoir.

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