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Selon un communiqué de l’Insee publié ce mardi 29 août 2023, la région connaîtra une hausse de température moins conséquente qu’au niveau national dans les prochaines décennies, en raison de sa large façade maritime et de son relief.
Cet été encore, la France a enregistré des records de températures dans ses grandes villes du sud – Toulouse, Lyon, Carcassonne, Nîmes… Faisant de 2023 la troisième année la plus chaude jamais enregistrée, selon le programme de l’Union européenne Copernicus. Les fortes chaleurs et les périodes de canicule qui ont éprouvé la partie sud de l’Hexagone, n’ont cependant pas été aussi alarmantes dans les Hauts-de-France.
Au contraire, à la mi-juillet, le directeur du Comité régional du Tourisme Daniel Fasquelle, indiquait que de nombreux Français s’étaient réfugiés dans la région pour fuir les records de température enregistrés dans le reste du pays. Selon le directeur, la « douceur » du climat des Hauts-de-France, préservé par les pluies de juillet et le vent de la façade maritime, a été salvateur cet été. Une exception régionale, qui devrait s’accentuer ces prochaines années.
Une hausse moyenne de 1,1°C dans les Hauts-de-France
Dans un communiqué publié ce mardi 29 août 2023, l’Insee révèle que « les Hauts-de-France seraient moins touchés par les épisodes de fortes chaleurs » dans les décennies à venir, que le reste de la France. Les estimations de l’Insee indiquent que pour la période 2021-2050, sur les mois de juin, juillet et août, la température moyenne (établie à partir de la température la plus basse et celle la plus élevée) atteindrait 18,3°C, soit + 1,1°C par rapport aux moyennes estivales comprises entre 1976 et 2005 (17,2°C). Au niveau national, la hausse serait a priori de + 1,3°C, atteignant une moyenne de 19,6°C.
En comparaison, selon Copernicus, juillet 2023 a été le mois le plus chaud jamais enregistré avec une température moyenne de 16,9°C.
La façade maritime des Hauts-de-France et son absence de relief, jouent sur cette différence de température. « La zone littorale de la région serait la plus épargnée, au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la côte, les anomalies de chaleurs s’intensifieraient », atteste le communiqué de l’Insee. Les régions plus continentales et montagneuses seraient alors plus touchées par les épisodes de forte chaleur. Plus on s’enfonce dans les terres, comme dans le Massif Central ou dans le Jura, plus « le nombre de nuits anormalement chaudes serait élevé. »
Les personnes à risque
En continuant de s’appuyer sur ces chiffres, l’Insee atteste que 9 % de la population des Hauts-de-France, soit environ 500 000 habitants, serait concernée par « plus de 15 journées et plus de 7 nuits anormalement chaudes en été. » Au niveau national, ce chiffre grimpe à 61 %.
Surtout, les Français ne sont pas tous égaux face à la chaleur. Les personnes âgées (surreprésentées dans les zones les plus à risque), les enfants, les personnes vivant sous le seuil de pauvreté (en raison de leurs conditions de logement) et les travailleurs dans l’agriculture ou dans le bâtiment, représentent les catégories les plus vulnérables aux hausses de température.
Une fausse bonne nouvelle
Une hausse de + 1,1°C peut paraître dérisoire au premier abord. Mais pour rappel, le rapport spécial du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sur le changement climatique publié en 2020, assure qu’une nouvelle hausse globale d’environ 1,5 °C provoquera des conséquences irréversibles sur le vivant. Entre autres, l’accroissement des « risques de rareté de la ressource en eau dans les zones arides, de dégâts causés par les feux de forêt, de dégradation du pergélisol et d’instabilité de l’approvisionnement alimentaire. »